Dans cette vidéo, je t’emmène avec moi pour un road trip de 4 jours, entre retrouvaille en famille et solitude totale dans un coin méconnu en Savoie, toujours accompagné de mon Patrol Y61 et de ma tente de toit. Mon style de vidéo évolue vers le vlog, j’espère que tu apprécieras ce premier essai.
Cette micro aventure illustre un pied-de-nez envers notre société contemporaine, dans laquelle, la recherche de la sécurité, du confort, de l’hyper connectivité, d’un remplissage -pour ne pas dire d’un bourrage- ordonné et maitrisé de notre temps dicte nos habitudes et notre relation à autrui. Dans cette vidéo, je te propose de m’accompagner dans la tentative de cette rébellion poétique.
Dans notre vie contemporaine, il est, je pense, vital, par moment, de créer une rupture avec le quotidien et de s’isoler, pour se retrouver seul, avec soi-même. Le luxe, s’il devait prendre une forme immatérielle, serait pour moi l’espace -physique et temporel- et le silence vécu dans une solitude volontaire. Ma démarche de partir seul dans ces montagnes brumeuses s’apparente à ces peintres excentriques décrit pas François Cheng; il me semble parfois être né à la mauvaise époque, au mauvais endroit. Je suis né en tout cas, je veux dire, je suis un être incarné, je suis là sur cette terre dans un corps, mais j’ai souvent ce besoin de m’échapper de cette physicalité trop contraignante et limitante pour rejoindre un monde éthéré. Je suis parti dans cet alpage solitaire pour vivre une élasticité du temps et de l’espace, dans laquelle je me désincarne un peu, d’une certaine façon. Ce besoin vital n’est pas quelque chose de nouveau, il existe depuis mon enfance et je suis toujours à son écoute.
Si ce lieu avait été éclairé par la lumière directe et franche du soleil d’été, je ne vivrais pas cette expérience de la même façon; j’ai besoin au contraire de ces ombres légères mais protectrices, de cette brume plus ou moins estompée qui se mêle aux sommets et vient par moment jusqu’à m’envelopper, moi aussi. Le matin ressemble à l’après-midi et l’après-midi au matin, le temps s’allonge, et j’ai même envie de dire, s’efface, dans un silence ouaté.